samedi 28 juillet 2007

Voie lactée ?


Non, feu d'artifice !

Chaque année, de fin juin à fin juillet, deux fois par semaine, se tient un festival (encore un !) de feux d'artifice, ce
coup-ci.
Ça s'appelle l'International des Feux Loto-Québec (je pense que ça doit être
pasque c'est sponsorisé par Loto-Québec mais je suis pas sûre, attention, hein) mais avant, ça s'appellait l'International de Feux SAQ (pasque c'est sponsorisé par la SAQ* ? Mystère et boule de gomme) pour ceux qui s'en souviennent, c'est pas si vieux, non mais oh.

Au début, on allait assister à presque tous les feux, chacun tiré par un pays en compétition et puis on comparait, on avait des débats avec les copains, sur c'est qui les plus kitsch (les Chinois gagnaient haut la main en général vu qu'ils mettent des smileys et des coeurs partout, que même mon agenda en 5ème, il en avait pas autant), les plus originaux, les plus
synchro sur la musique (ah ben oui il y a un programme musical qui accompagne, et là ce sont les Américains qui sont fortiches, ils collent plein de Céline** : pour plaire aux Québécois, on n'a pas trouvé mieux), les plus enfumés (ceux qui étaient tirés les soirs de pluie, donc les malchanceux, donc souvent les Français, comme au tennis), tout ça. Puis, les années passant, bon, on a un peu ralenti le rythme hein, parce que bon, c'est un peu répétitif.
Mais ce soir, on y est retournés parce que la demi-portion de 3 ans et demi, elle en avait vachement envie. Dont acte.

Et ça m'a rappelé pourquoi ce festival m'émouvait tant : il me fait aimer Montréal.

Ce truc, c'est fou, ça draine des dizaines de milliers de gens. Dès 21h, c'est le bordel : les maison de retraite dégainent toutes leurs chaises sur les trottoirs du Plateau et de
Hochelaga, les mamies papotent et agitent la main vers tous les bébés qui passent en poussette, une vraie transhumance s'organise, les rues se remplissent de gens qui portent sur l'épaule leur chaise de camping (les Montréalais sont des professionnels du camping donc ils ont tous forcément des chaises de pêcheur pliables qui se portent sur l'épaule avec le petit trou dans l'accoudoir pour y mettre ta boisson, que si t'as pas ça, t'es suspect comme québécois de souche) et tous convergent vers le pont Jacques Cartier, qui est fermé à la circulation pour l'occasion (Montréal étant une île, c'est une des principales voies qui relient Montréal à sa banlieue sud). Je sais pas si vous vous rendez bien compte, mais bon, c'est énorme ce truc.

Et donc on se retrouve avec cet exode urbain qui tel un seul homme marche vers un pont, avec la police partout qui ferme les voies d'accès, on peut marcher au milieu des routes et on se fond dans la masse, où on retrouve de tout : des jeunes, des moins jeunes, des familles, des jeunes qui "
cruisent"***, des gens qui sont sur place depuis des heures pour avoir la meilleure vue, des mères de famille qui se transforment en revendeuses de pop-corn : elles arrivent avec leur van, elles ouvrent le coffre et hop, mettent en marche la machine à pop-corn, les gamins qui vendent leurs canettes, les gens qui apportent leur poste de radio pour écouter la musique que l'on n'entend pas du pont...

J'aime ça parce que j'aime l'enthousiasme des
Montréalais pour ces évènements qui rythment leur été et la simplicité avec laquelle ils en profitent. Ici, on vit ça à fond, on applaudit, on s'extasie, on est ému, on commente et puis c'est tout. Même les flics sont souriants.

Et ça, pour une Française, ça veut tout dire sur l'ambiance de cette ville.

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* : Société des alcools du Québec, un peu comme chez Nicolas mais en plus obligatoire.
** : Dion, c'te question. Mais elle fait tellement partie de la famille, Céline...
*** : qui draguent... Rien à voir avec Tom, donc.

3 commentaires:

Mathilde a dit...

Salut Wondertomato! J'ai failli aller à un feu d'artifice mercredi dernier mais on s'est 'poussés' un peu tard... Pour répondre à ta question, la photo 'les pieds dans l'eau' a été prise sur la place Ville Marie.
Et pour la poutine, don't worry mon Trifluvien va me guider dans mes achats de fromage qui fait couic (c'est fou ce truc, ça fait VRAIMENT couic couic, faut que je fasse un post là dessus d'ailleurs)...
Profite-bien du beau temps, nous on est de retour à Montréeal jusqu'à mercredi matin. J'adore cette ville et j'aime beaucoup la façon dont tu décrit les Montréalais, si seulement les français pouvaient être 'de même'...

poirette a dit...

ah ça y est j'ai découvert ton identité, tu es une frenchie !!!
Effectivement ça donne envie tant de convivialité, ce n'est pas à paris qu'on verrait ça...

Blythe a dit...

J'aime beaucoup la fin du post, en fait c'est ça, ici on se réjouit des choses simples et en toute zénitude en plus, vivre à Montréal c'est un peu vivre dans une pub Herta ;op